La radiothérapie est un des moyens thérapeutiques les plus utiles à la guérison des cancers du sein. Il a été démontré qu’elle améliorait le contrôle locorégional du cancer et, lorsque le risque de récidive était significatif, prolongeait la vie des patientes (données connues à l’échelle d’une population de patientes).
Pour autant, comme tous les autres traitements du cancer, cette thérapie est susceptible d'entraîner des effets indésirables.
Nous allons voir comment les techniques modernes d'irradiation ont rendu les complications, en particulier cardiaques, très rares.
Une potentielle cardio-toxicité est connue de longue date. Les femmes dans les années 70 et 80 avaient ainsi une surmortalité d'origine cardiaque lorsqu’elles étaient traitées pour un cancer du sein gauche par rapport à un cancer du sein droit, qui grévait très légèrement le bénéfice de la radiothérapie en terme de survie. Dès la fin des années 80, la prise de conscience de limiter la quantité de coeur dans les champs d’irradiation a permis de gommer ce sur-risque.
Les avancées thérapeutiques
Les progrès de la radiothérapie ont été très significatifs au cours des dernières années avec notamment l'avènement de la radiothérapie conformationnelle. Celle-ci repose sur la définition tridimensionnelle des volumes cibles et des organes à risque, grâce à la réalisation systématique de scanners appelés « dosimétriques ».
Cette modulation d’intensité prend sa dimension pleine lorsqu’elle est couplée à un traitement en arc ou en hélice et que le nombre de portes d’entrées est augmenté. Certaines situations peuvent même justifier, selon la morphologie de la patiente, de la placer sur le côté ou sur le ventre pour réduire l’irradiation du coeur.
La coopération entre les soignants
D’autres traitements du cancer tels que la chimiothérapie, l’hormonothérapie ou des traitements ciblés (anti-HER2 par exemple) ont également une incidence possible sur le coeur. Les cardiologues doivent ainsi avoir une vision globale du traitement et échanger avec les cardiologues. Les mesures visant à diminuer les autres facteurs de risque cardiovasculaires sont bien sûr essentielles : activité physique, sevrage tabagique, règle diététiques. Les bienfaits de ces mesures sont d’ailleurs vraies tant à l’aune du cancer que du coeur !
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