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Marc Bollet

Le carcinome intra-canalaire est-il un cancer ou un pré-cancer ?


Un débat fait actuellement rage chez les cancérologues : ne faudrait-il pas enlever le qualificatif “cancer” au “carcinome intra-canalaire”. 1

En d'autres termes n’y a-t-il pas lieu à, premièrement, éviter le caractère anxiogène de cette dénomination du fait d’un bon pronostic et, deuxièmement, faisant suite, amener à une désescalade thérapeutique ?

Cette désescalade passerait par un recours moindre à la chirurgie, fut-elle conservatrice du sein, et à la radiothérapie après traitement conservateur du sein. Cette dernière n’apportant pas de bénéfice en termes de survie.

Il est utile de rappeler que l’indication de cette radiothérapie adjuvante repose sur 4 grands essais randomisés qui ont tous montré qu’elle participait à éviter une récidive sur deux. 2

Cette année est parue une cinquième étude, cette fois-ci chez une population « à bon pronostic » qui a également confirmé le bénéfice statistiquement significatif de diminution du risque de récidive, permettant d’en éviter 6 sur 7 (à 7 ans risque qui passe de 7% à 1%).

La question est ici d’évaluer le rapport bénéfice / risque avec des modalités récentes de la radiothérapie moderne qui s’affranchit de problèmes cardiaques ou pulmonaires.

C’est un lieu commun de terminer en disant qu’il faut poursuivre l’étude des mécanismes biologiques associés au pronostic, et donc à la stratégie thérapeutique la plus pertinente – mais c’est cependant indispensable à l’heure où le dépistage de population rend cette découverte très fréquente.

Il ne faut donc ni dramatiser ni faire de désescalade thérapeutique trop hâtive !

1. Punglia RS, Schnitt SJ, Weeks JC. Treatment of ductal carcinoma in situ after excision: would a prophylactic paradigm be more appropriate? J Natl Cancer Inst 2013;105(20):1527–33.

2. Early Breast Cancer Trialists’ Collaborative Group (EBCTCG), Correa C, McGale P, et al. Overview of the randomized trials of radiotherapy in ductal carcinoma in situ of the breast. J Natl Cancer Inst Monogr 2010;2010(41):162–77.


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