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  • Photo du rédacteurDaniel ZARCA

Chirurgie du cancer du sein « robot assistée » : l’innovation au service des patientes.


Depuis la création de l'Institut Français du Sein, nos chirurgiens utilisent techniques les plus évoluées. Non pour faire du sensationnel, mais pour offrir le meilleur à nos patientes : atténuer leurs blessures en limitant au maximum les séquelles liées aux traitements.

Cela est vrai dans le domaine des Reconstructions du Sein après ablation (en utilisant souvent des techniques micro-chirurgicales qui ne nécessitent pas de prothèses). Cela est également vrai dans l’utilisation des robots chirurgicaux. Nous allons voir pour qui cette technique est utile et comment elle peut être mise en oeuvre.



Le robot chirurgical


Le robot chirurgical n’est pas véritablement un robot, en ce sens qu’il ne possède aucune autonomie, ni de décision ni de geste. Il s’agit en réalité d’une assistance sophistiquée, d’un dispositif avec des bras multiples actionnables dans toutes les directions. Le robot donne au chirurgien une liberté de mouvement comparable à celle d’un poignet humain, une vision du champ opératoire en 3 dimensions avec un agrandissement conséquent et une maîtrise (des forces et des mouvements) inégalée. Un exemple ici

Le robot chirurgical permet un accès à des zones anatomiques jusque-là inaccessibles par d’autres techniques et adapté à chaque patiente. Le robot permet ainsi au chirurgien de déporter et limiter ses incisions (par exemple, il est tout à fait possible d'opérer une thyroïde, organe qui se situe dans le cou, en passant par l'aisselle).


Robot et chirurgie du sein


Pour la chirurgie du sein, l'utilisation du robot est encore dans sa phase initiale, mais son apport apparaît évident. Des expérimentations ont lieu partout, en France et dans le monde.

Les chirurgiens de l'Institut Français du Sein ont ainsi réalisé une première mondiale avec le prélèvement d'un lambeau libre de type DIEP assisté par robot dans le cadre d'une reconstruction mammaire.

De même le prélèvement d'un lambeau pédiculé sans cicatrice (muscle grand dorsal) avec assistance-robot a été effectué par un de nos chirurgiens.

L'équipe de l'Institut Paoli Calmette (Marseille) est également en pointe sur ce sujet.


En dehors des prélèvements de lambeaux qui permettent de réduire (voire de supprimer) les cicatrices, de limiter les douleurs et les séquelles fonctionnelles, une nouvelle technique chirurgicale est en cours d'évaluation à l'Institut Gustave Roussy (Villejuif). Il s'agit de réaliser l’ablation du sein avec une reconstruction immédiate dans le même temps opératoire sans laisser de cicatrice visible sur le sein. Cette technique nous semble particulièrement utile pour réaliser des mastectomies préventives (patientes avec une mutation génétique BRCA1 ou BRCA 2) avec conservation de la peau et de l’aréole.



Robot et chirurgie gynécologique


L’ensemble des chirurgies gynécologiques peut être effectué par chirurgie robotique.

Aujourd'hui, compte-tenu des avantages de la technique, de très nombreuses interventions de chirurgie gynécologique (bénigne ou cancérologique) sont réalisées en utilisant une assistance robot.

Cette chirurgie mini-invasive permet d'envisager des sorties précoces (le jour-même pour une ablation de l'utérus) et des cicatrices minimes voir totalement invisibles pour des chirurgies qui auraient auparavant nécessité une grande incision.



Chirurgie robotique : contraintes et freins


Ne nous voilons pas la face, en France, le frein principal au développement de la chirurgie robotique est financier. Compte-tenu de la sophistication des robots (et du monopole de fait qui accompagne cette sophistication), l'équipement demeure très onéreux et aucun établissement de soin, public ou privé, n'y est financièrement gagnant.

La codification des actes par l'assurance maladie ne permet jamais de rattrapage comptable (ni pour l'établissement ni pour le chirurgien). Aussi, les divers établissements, publics comme privés, considèrent-ils le robot chirurgical comme un équipement impossible à rentabiliser, mais médicalement indispensable . Notons également que le "consommable" nécessaire à chaque intervention est également onéreux.


Autre contrainte, non des moindres, l'emploi du robot n'est possible qu'après un apprentissage chirurgical spécifique et nécessite des personnels formés. Le bon usage nécessite également la répétition des actes et une pratique courante. Toutes conditions qui sont pour nous réunies grâce à notre collaboration historique avec la clinique de l'Alma (Paris).



L'institut Français du Sein et la chirurgie par robot


Le robot chirurgical n'est pas un gadget, c'est un nouvel outil. Il n'est pas toujours utile (et son usage abusif - ou pire, mal maîtrisé - pourrait le discréditer), mais s'en priver toujours serait une erreur et pénaliserait nos patientes.


Loin du sensationnel, malgré une cotation inadaptée, l’ensemble de l’équipe de l’Institut Français du Sein a choisi d'utiliser la chirurgie robotique, chaque fois qu'elle est préférable, pour ses trois avantages principaux : moins de cicatrices, moins de douleurs et une meilleure récupération post-opératoire des patientes.


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